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Alors que la fin du mois d’octobre se prolonge déjà à l’horizon, les discussions entre le Gouvernement Britannique et la Communauté Européenne sont toujours bloquées. A la lueur de cette absence de progrès, les 27 pays de l’Union doivent maintenant décider s’il est opportun d’initier les débats sur le volet économique tant attendu alors même que les sujets prioritaires que sont le sort des ressortissants européens au Royaume-Uni, la question des frontières avec l’Irlande du Nord et la douloureuse facture de solde-de-tout compte du Brexit n’ont trouvé aucune réponse tangible.

Dans une dernière tentative de convaincre de la bonne volonté de son gouvernement, nous apprenons ce jeudi 19 octobre que Theresa May a publié une lettre ouverte aux ressortissants européens établis au Royaume-Uni. Ce courrier adressé par email aux 100.000 ressortissants qui ont officiellement manifesté leur souhait d’être informés sur leur devenir et publié sur la page Facebook du Premier Ministre, est sensé rassurer les 2,2 millions de ressortissants européens sur leur futur après Brexit.

Tactique politicienne ou bien enfin la lueur au bout du tunnel? La lettre (dont une copie est accessible ici) ne tarie pas d’éloges sur la contribution des ressortissants européens à l’économie britannique et leur importance au sein du tissu social local. Elle se veut également rassurante et rappelle que ceux qui vivent légalement sur le territoire du Royaume-Uni seront autorisés à rester une fois Brexit finalisé et que les familles établies ne seront pas séparées. Enfin, des mesures administratives destinées à reconnaitre l’établissement de la résidence sont esquissées – il est promis qu’elles seront simples et peu couteuses, n’excédant pas le coût d’un passeport britannique (actuellement compris entre 72 et 85 GBP).

Mais comme cela en est maintenant devenu la tradition avec Brexit, les détails cruciaux manquent à l’appel:

A partir de combien de semaines, mois, voire années de présence au Royaume-Uni la résidence sera-t-elle acquise de droit?

Qu’est-ce que le Gouvernement entend par vivre « légalement » sur le territoire? Tout citoyen ressortissant de l’Union Européenne n’est-il pas, du fait de sa nationalité, déjà légalement en droit de résider au Royaume-Uni?

La résidence s’accompagnera-t-elle de facto d’un droit de bénéficier de l’ensemble des avantages reconnus aux ressortissants britanniques (sécurité sociale, assurance chômage, pension invalidité, etc.) ou bien conviendra-t-il de créer une « sous-classe », celle de ceux qui peuvent rester mais ne peuvent pas toucher?

Bien entendu le courrier du Premier Ministre se garde bien de s’immiscer dans les complications sociales, politiques et économiques inhérentes au Brexit pour ces milliers de ressortissants qui aujourd’hui sont établis légalement au Royaume-Uni mais qui risquent de ne plus l’être au lendemain de Brexit.

Theresa May nous assure haut et fort que les ressortissants européens ne seront pas utilisés comme monnaie d’échange (bargaining chips) à la table des négociations avec l’Union Européenne. Malheureusement, le timing de son courrier et le manque flagrant de précisions de ce dernier font plus songer à un courrier d’avocat soucieux de ménager les intérêts de son client, qu’à un engagement ferme et unilatéral d’un gouvernement convaincu.

Si le ton conciliateur du courrier du Premier Ministre est bien entendu encourageant, nous sommes encore bien loin de l’avancée requise par les 27 autres pays de l’Union Européenne et ses négociateurs pour permettre de passer au sujet du Marché Commun qui attise d’ores et déjà tant de débats.
La conciliation se doit désormais de laisser place à l’action.

La Drôle de Guerre continue…

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